Etre apiculteur s’est avant tout aimer travailler dehors, être proche de la nature et des animaux. Aucune journée ne se ressemble, il faut à la fois être éleveur, bricoleur, manutentionnaire, commerçant … travailleur!
La passion nous anime, d’autant plus que notre métier est lié aux caprices et aléas de la météo, du réchauffement climatique, de l'usage intensif des pesticides, des maladies et de bien d'autres facteurs. Sauver les abeilles nous paraît essentiel !
Les abeilles ont besoin de vivre en colonie. Une colonie est fortement organisée, toujours composée de plusieurs dizaines de milliers d’ouvrières, de quelques centaines de faux bourdons (les mâles) et d’une seule reine.
Les ouvrières travaillent sans répit, elles sont chargées de nombreuses tâches inhérentes au bon fonctionnement de la ruche qu’elles exercent toutes, successivement, au cours de leur vie. La durée de vie d’une ouvrière est variable, environ 45 jours au printemps et en été, mais quelques mois pour celles naissant en automne ce qui leur permet de tenir tout l’hiver.
Le faux bourdon est plus gros, plus rond, plus poilu que les ouvrières, il ne possède pas de dard. Contrairement aux butineuses, il n’est pas attaché à une ruche spécifique.
La reine se développe dans une cellule royale. La jeune larve de reine est exclusivement nourrie de gelée royale. A peine née, la première reine a pour mission de tuer toutes les larves des autres cellules royales car dans la colonie il ne peut y avoir qu’une seule reine. Quelques jours après la reine s’envole pour un vol nuptial unique lors duquel elle va s’accoupler avec une dizaine de faux bourdons... Puis elle rentre à la ruche et n’en sortira plus pendant les quatre ou cinq ans que dure son existence (sauf s'il y a un essaimage). Elle commence alors sa vie de pondeuse (jusqu’à 2 000 oeufs par jour!). Elle pond à volonté des oeufs mâles ou femelles, les oeufs fécondés produisent des ouvrières, ceux non fécondés donnent naissance aux faux bourdons.
Rappelons tout d’abord, que le rôle de l’abeille sur cette planète n’est pas la récolte du miel, mais bien la pollinisation. Malheureusement nos pauvres abeilles sont de moins en moins nombreuses.
Il ressort des études menées en Europe que le rayon de butinage d’une colonie d’abeilles domestiques se situe autour de 10-12 km. Si l’on prend comme base un rayon d’action de 10km, cela représente une aire de butinage de 31 400 ha.
Si l’on prend 30 000 ouvrières comme population moyenne d’une bonne colonie sur l’année et que l’on considère que les butineuses représentent environ un tiers de cet effectif, cela représente 10 000 individus, soit moins de un individu par ha !
Même si l’on s’en tient à un rayon modal de 1 500 m, cela représente une aire de 707 ha pour 50% des butineuses. Avec un rucher de 50 colonies, cela ne représenterait en moyenne que 350 abeilles par ha.
Pour obtenir un panel de miels plus important, nous pratiquons le déplacement des ruches.
Au printemps, nous plaçons nos ruches au pied des coteaux vosgiens pour y récolter le miel de fleurs et le miel d’aubépine pour faire le miel crémeux. Ensuite une fois ces fleurs fanées, nous déplaçons nos ruches vers les acacias, également au pied des coteaux vosgiens et une partie sur la Haute-Saône. Puis vient le grand déménagement, car 40% du cheptel s’en va dans les tilleuls, essentiellement dans la forêt de la Hardt. Quant au reste des ruches, nous plaçons une partie dans les châtaigniers et le reste plus haut dans les montagnes pour le sapin qui peut être précoce. Le miel de tilleul, récolté nous déplaçons ces ruches vers les miellées de sapin localisées.
La saison se termine vers le 15 août, on ôte ce qu’il reste comme hausse et les prémices de l’hivernage arrivent tout doucement. En effet les abeilles qui naissent sont celles qui vont aider la colonie à passer l’hiver.
Maintenant la manutention des ruches se fait à l’aide d’une grue placée sur une remorque. Trois ruches se trouvent sur une palette dit support LRB crée et brevetée par Mr BOYE Thierry, site perso. Ce support ingénieux nous permet de travailler sur les ruches sans se casser en deux et de les transhumer avec la palette sous les ruches.
Le marché de noël terminé, c’est le repos mérité pour les abeilles et l’apiculteur.
Mais il reste tout l’entretien du matériel apicole, la réalisation des cadres de ruches dans notre atelier chauffé au bois, et la réfection des terrains de transhumance.
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